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^{L’administration, une boussole pour décrypter le monde}

Des principes et des lois en administration publique

^{_{Dans leur livre Administration in the Public Interest: Principles, Policies and Practices, King et Chilton (2009) offrent une lecture fascinante des concepts, théories et enjeux autour de l’« intérêt public » dans l’administration publique. Dès le début, ils posent une question qui résonne encore aujourd’hui dans nos administrations : « Qu’est-ce qui ne va pas avec la vraie bureaucratie ? » Ils enchaînent ensuite avec une interrogation tout aussi fondamentale : « Qu’est-ce que l’intérêt public ? »}}

_{^{Pour y répondre, ils introduisent un concept particulièrement pertinent : les bureaupathologies. Mais que signifie exactement ce terme ?}}

^{_{Avant d’approfondir le concept de bureaupathologies, voyons quelques-unes des lois qu’ils mentionnent. Parmi les réponses possibles, nous présentons ici sept des neuf lois identifiées par King et Chilton (2009). Ces principes restent particulièrement pertinents, surtout dans un cadre post-positiviste. Voici un aperçu rapide :}}

• ^{_{Loi de Gresham : Les routines bureaucratiques finissent par écraser la créativité et occupent tout le temps disponible.}}
• ^{_{Loi de Mile : Les bureaucrates adoptent progressivement les normes de l’organisation comme étant les leurs}}.

• ^{_{Loi de Parkinson : Les bureaucraties croissent chaque année de 5 à 6 %, indépendamment de leur efficacité.}}
• ^{_{Principe de Peter : les bureaucrates sont promus jusqu’au niveau correspondant à leur compétence, c’est-à-dire jusqu’au niveau de leur incompétence.}}

• ^{_{Fuite d’autorité (Anthony Downs) : Les ordres perdent leur autorité et se déforment au fil de la transmission.}}
• ^{_{Politique centralisée : Les organisations décentralisent le travail tout en concentrant le pouvoir politique.}}
• ^{_{Loi d’airain de l’oligarchie (Robert Michels) : Toutes les organisations tendent à devenir des oligarchies avec le temps.}}

^{_{(King et Chilton, 2009, p.4)}}

^{_{C’est pour cette raison qu’il est essentiel de les nommer et de réfléchir à la manière dont ces lois interagissent, afin de mieux résoudre ces problèmes. Comme le rappelait Camus, mal nommer les choses, c’est ajouter à la douleur du monde – et dans ce contexte, nommer correctement les dysfonctionnements est un premier pas vers leur résolution.}}

_{^{Revenons à notre concept phare, qui, telle une boussole, nous guide pour décrypter les eaux troubles des bureaucraties.}}

^{_{Les bureaupathologies désignent les dysfonctionnements internes qui freinent l’efficacité des organisations, souvent dus à des structures rigides ou des comportements inadaptés, (King et Chilton, 2009).}}

^{_{Ce concept, illustré par les lois de Gresham, Mile, Parkinson et d’autres, nous invite à adopter un regard critique mais constructif sur nos bureaucraties.}}

^{_{Ne pensez-vous pas que, dans nos bureaucraties modernes, ignorer ces réalités et leurs interactions ne fait qu’aggraver la situation ? Retrouvez notre dernière rubrique Écho des lecteurs et partagez-nous vos réflexions.}}

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